Royal Fragrance

Notre élevage de whippets au quotidien

Comment cette passion est elle née ?

Lorsque j’étais adolescente, j’avais une très mauvaise image des élevages : j’imaginais des chiens seuls dans leur box toute la journée, comme à la SPA, avec un éleveur passant une fois par jour leur jeter quelques croquettes, remettre de l’eau et leur faire 3 caresses. Je me représentais ces chiens malheureux, et de fait je rejetais en bloc tout ce qui concernait l’élevage. Je n’avais cesse de répéter qu’il y a suffisamment de chiens malheureux à la SPA et qu’en faisant naître des chiots, les éleveurs aggravaient le problème.

Et puis j’ai grandis … J’ai découvert d’une part que les chiens LOF abandonnés à la SPA sont très minoritaires (la majorité des abandons concernent des chiens non LOF), et qu’ils concernent certaines races en particulier (malinois, chiens catégorisés …). J’ai pris mon premier chien à la SPA en entrant à l’école vétérinaire. Jeff, un braque croisé de 3 ans qui avait été abandonné là bas car il avait peur des coups de fusils et parce que, ce que je ne savais pas en l’adoptant, il était atteint d’une terrible maladie nécessitant un traitement très long et coûteux (il m’a fallu une année et plus de 1000e de frais vétérainaires pour le soigner, suivi de 5 ans d’alimentation vétérinaire hypoallergénique). Jeff s’est montré très fugueur les premières années, très bagarreur aussi avec les autres chiens, surtout les mâles. Il faisait des dégâts lorsque je partais et aboyait non stop. Bref, malgré sa gentillesse sans limite, les premiers mois / années ont été éprouvantes. C’est grâce aux conseils de spécialistes que j’ai réussi à faire de Jeff mon « premier bébé », un ours en peluche que je ne regrette, bien sûr, pas d’avoir sortit de la SPA.

Mais après cette expérience avec Jeff, j’ai compris pourquoi il existait des élevages. J’ai compris qu’élever était un métier dont le but était de proposer à des adoptants des chiens sains, biens dans leur tête. Je me suis progressivement intéressée au whippet et j’ai adopté un mâle, Jiwan, qui est castré et qui vit toujours chez nous. Puis, découvrant une passion, j’ai adopté un autre mâle, puis 2 femelles … et tout a commencé !

Mais j’ai toujours eu la ferme idée que je ne ferai jamais vivre mes chiens dans un box. Qu’un chien n’est pas fait pour être enfermé entre 4 grilles toute la journée, sans distraction, sans interaction. Que n’importe quel chien à le droit d’avoir de l’amour, des caresses, de connaitre le confort d’un canapé (bon certes, nous acceptons les chiens sur nos canapés, ce qui n’est pas forcément une règle générale !). Que n’importe quel chien à le droit de jouer par moments avec son maître, de faire des balades en forêts ou à la campagne etc ! Globalement, j’ai toujours eu dans l’idée que je ne voulais pas que mes chiens aient une vie moins belle parce qu’ils vivent dans un élevage.

Rapidement, j’ai réalisé qu’un élevage ne pouvait exister sans quelques box : sinon comment séparer les mâles et les femelles lorsque ces dernières sont en chaleurs ? où mettre les chiots futurs reproducteurs lors des absences (car dans un élevage il y a quasiment en permanence un ou deux chiots en croissance) ?  Mais mon idée d’un élevage familial restait bien ancrée. Nous avons cherché à acheter une maison qui était compatible avec notre rêve d’une cohabitation parfaite avec nos animaux. Après des mois de recherche nous l’avons trouvé : une maison possédant une pièce de 45 m², attenante au salon et pouvant devenir une nurserie. Nous avons donc acheté cette maison et nous y sommes installés. Quelques milliers d’euros de travaux plus tard, la nurserie voyait le jour !

Nous possédons donc 4 box, dans une pièce collée à notre salon. Nos chiens disposent d’un chauffage au sol tout comme nous, d’un box douillet avec des couchages épais (fabriqués maison à partir de matelas pour enfants ou couettes épaissies recouvertes d’un tissu déperlant) et un tapis épais (vetbed) lavé chaque semaine. Les box sont agrémentés de jeux et/ou d’os à mâcher, et bien sûr de gamelles d’eau et de nourriture. Mais nos chiens n’y passent que peu de temps.

Nos chiens ont un accès libre à notre terrain de 5000 m2. Le terrain fait en réalité 1 hectare mais est divisé en deux parties, nos chiens ont accès à une partie, et de l’autre côté nous avons des herbivores (ânes et chèvres) qui se chargent de l’entretien. J’alterne régulièrement les deux groupes, si bien que les chiens ont soit accès à un verger, soit à une zone de forêt. Durant la journée, lorsque je suis au travail, ils peuvent donc librement rentrer dans les box, via une trappe dans le mur, pour se mettre au chaud, ou aller jouer dehors et se promener dans le terrain.

Nous emmenons nos chiens en balade dans la campagne une fois par semaine : nous les promenons en « demi meute », soit par groupe de 7 à 8 chiens en général, et nous faisons environ 1 heure de balade par groupe. Le but est de leur changer les idées, de leur faire voir autre chose que le terrain qu’ils connaissent forcément très bien.

Nos chiens nous accompagnent aussi dans nos sorties durant la semaine, comme n’importe quel chien de compagnie, lorsque cela est possible !

Lorsque je suis à la maison, les chiens viennent tous nous rendre visite dans le salon. Nous les prenons généralement par groupe de 5 ou 6 (nous avons 15 chiens au total) et nous faisons tourner les groupes, le but étant d’avoir encore un peu de place sur le canapé ! Ainsi, chaque jour, chacun des chiens de l’élevage passe un moment à nos côtés dans le salon, pour participer à la vie de famille.

Certains chiens passent plus de temps dans le salon que les autres, cela dépend de leur tempérament. Les jeunes préfèrent généralement retourner assez vite dehors parce qu’ils préfèrent aller jouer entre eux dehors. Les « vieux » ou en tout cas ceux d’âge mature, au contraire, font souvent les yeux doux pour rester à se prélasser sur le canapé !

Dans le salon, nos chiens vivent aux côtés de nos 6 chats. Ils y sont habitués et la cohabitation se passe très bien ! Ils côtoient également nos 2 filles qui aiment jouer avec eux ou s’en servir de couverture chauffante !

Nos chiots naissent dans la même nurserie : nous avons volontairement fait le choix de ne pas créer une maternité isolée des adultes car nous voulions que les chiots nous voient plusieurs fois par jour lorsqu’ils sont bébés. Cela nous rassure de savoir les bébés juste à côté du salon, si un chiot couine nous l’entendons et pouvons aller voir ce qu’il se passe. Nous pouvons régulièrement jeter un coup d’oeil au cours de la journée pour voir s’ils vont bien etc. Vous pouvez découvrir plus de détail sur les conditions de vie et d’élevage de nos chiots sur la page « Quotidien des chiots ».

Le bien être de tous nos chiens est notre principale préoccupation. Nos chiens sont nourris avec des croquettes Royal Canin : après avoir testés de nombreuses marques, nous avons trouvé que celle ci leur convenait pour le mieux. Ils sont régulièrement vermifugés, traités toute l’année contre les puces (même si cela représente un budget …). Si l’un de nos chiens a besoin de soins médicaux, nous les feront quel que soit son âge (qu’il ait 1 mois ou 10 ans !) !

Même si c’est un moment très difficile pour nous, nous cherchons parfois de nouvelles familles pour nos chiens ! En effet, même si nous aimerions garder tous nos reproducteurs, nous avons conscience que cela leur offrirait une piètre vie. Ils se retrouveraient chez nous à 20, 30 ou 40 chiens et perdraient le bénéfice d’une vie de famille. Ce n’est pas ce que nous voulons pour eux, donc nous leur cherchons des familles aimantes qui nous donneront des nouvelles régulièrement ! C’est un déchirement à chaque fois mais cela fait partie de notre métier, et c’est aussi ça qui nous permet de progresser en sélection !

Nous ne forçons aucun chien à la reproduction : si une chienne semble ne pas apprécier son rôle de maman, ce qui arrive parfois, nous la retraiterons très rapidement. Nous n’avons pas de plaisir à forcer une chienne à rester avec ses chiots, même si elle est multi championne de beauté, pour nous il est important qu’elle ait du plaisir à avoir des bébés ! Dans tous les cas, nous retraitons nos chiennes assez jeunes (vers l’âge de 5 ans), pour qu’elles puissent profiter pleinement de leur retraite dans leur nouvelle famille.

Voilà, avec ces quelques mots j’espère vous avoir transmis ma vision de l’élevage. Tout ceci peut paraître une évidence mais j’ai cotoyé beaucoup d’élevages au fil des années, et découvert tellement de visions différentes. Les éleveurs sont souvent plein de bonnes paroles devant leurs clients, mais tellement différents lorsqu’ils parlent entre professionnels. Beaucoup, avec les années, développent une sorte d’obsession de la rentabilité, au détriment des animaux, comme si la sensibilité faisait place à l’avidité !